Journée internationale des femmes

Journée internationale des femmes Posted by Bridgette on Mar 12, 2021 in Culture, Language

Journée internationale des femmes – International Women’s Day

March 8th was Journée internationale des femmes which is widely celebrated in France. Men will gift the women in their life bright yellow mimosas to show their appreciation! In celebration, I wanted to share a poem by the 19th century French poet Anaïs Ségalas.

Image by Tomoko Uji from unsplash, CCO.

In 1847, Ségalas published a collection of moralizing and didactic poems of various kinds of states of woman called La Femme. The next year, in 1848, she became a member of Société La Voix des Femmes¹ in Paris, as well as other feminist organizations.

Without further ado, here is a (long!) poem from her collection La Femme called Ève et Marie. I will not post the translation, but I will include footnotes of vocabulary words to help. (If you really want a translation, let me know in the comments.)

ÈVE ET MARIE

Comme tout rayonnait² au paradis vermeil³ !
La lumière et la femme, à leur premier réveil⁴,
Étalaient⁵ leur couronne⁶ ;
La lumière n’avait rien éclairé⁷ d’impur,
Et la femme candide, avec ses yeux d’azur,
N’avait trompé⁸ personne.
Mais elle fut⁹ fragile, et l’Éden fut perdu¹⁰ ;
Il est vrai que parfois son amour l’a rendu.
Le serpent fit briller¹¹ ses écailles marbrées¹² ;
Il parla, ses regards avaient des diamants,
Ève écouta : souvent les traîtres¹³ sont charmants,
Les serpents venimeux¹⁴ ont des robes dorées¹⁵.

Tes filles, ô belle Ève, ont pris ta vanité,
Étincelle¹⁶ d’enfer, ta curiosité
Qui pétille¹⁷ et s’éveille¹⁸ ;
Toute porte fermée est celle du bonheur¹⁹ :
La femme écoute encor quelque serpent trompeur²⁰
Qui lui parle à l’oreille.

Elle a pris à la fois, être fragile et fin,
L’adresse du démon, le front du séraphin²¹.
Jadis²², crédule²³ et simple, elle cueillit²⁴ la pomme ;
Mais Satan lui montra les ruses²⁵ de l’enfer²⁶ :
L’homme conduit la femme avec un bras de fer²⁷,
Avec un fil léger²⁸ la femme conduit l’homme.
Son inconstante²⁹ humeur, thermomètre changeant,
Toujours monte et descend comme le vif-argent³⁰ :
Un peu d’amour, de haine³¹,
Font varier le temps. Qu’importe ? on suit sa loi³²,
Le fils d’Adam l’écoute, et le caprice³³ est roi
Lorsque la femme est reine³⁴ !

Parfois elle est volage³⁵, et rappelle, ô mon Dieu,
La pâquerette³⁶ au front d’albâtre³⁷, au cœur de feu,
Coquette du vallon³⁸, qui, blanche et veloutée³⁹,
Répond si tendrement⁴⁰ : « Je t’aime un peu, beaucoup. »
Et puis, l’instant d’après, ajoute : « Pas du tout. »
Avec son air candide et sa feuille⁴¹ argentée.

Mais la douce Marie entre ses sœurs brilla,⁴²
Et l’ange Gabriel dit : « Ave, Maria. »

Aux hommes exilés, Jésus, fils de Marie,
Au-dessus de l’étoile ouvrit une patrie⁴³.
Comme un dieu de splendeur, des soleils descendu,
Il remplaça l’Éden par les saintes phalanges⁴⁴,
Le paradis des fleurs par celui des archanges⁴⁵,
Et donna tout un ciel pour un jardin perdu.

Vraiment je vous le dis, les femmes,
Ces tendres cœurs, ces nobles âmes⁴⁶,
Sont filles de Marie, astre pur⁴⁷, lis en fleur.
Et vraiment, sur leur front modeste,
On voit flotter⁴⁸, chaste et céleste,
Ce voile⁴⁹ de la Vierge⁵⁰, appelé la pudeur⁵¹.

Sur les enfants Jésus toujours la femme veille,
Le berceau⁵² n’est-il pas la cassette vermeille
Qui contient le trésor qu’avare elle défend ?
Et l’on voit rayonner dans la nuit grave⁵³ et douce
Les planètes de feu sur l’humble brin de mousse⁵⁴,
Et l’amour maternel sur le petit enfant.

Les grands hommes à l’œil de flamme⁵⁵
Lui doivent le corps avec l’âme ;
A la gloire de pourpre⁵⁶ elle les fait marcher ;
Mais comme la Vierge, sa reine,
Au monde elle donne le chêne⁵⁷,
Et comme la racine⁵⁸ elle aime à se cacher⁵⁹.

Elle fait épeler⁶⁰ le bel enfant fragile
Dans le livre divin qu’on nomme l’Évangile⁶¹,
Et, vestale chrétienne⁶², en conserve le feu ;
Sur le chemin du ciel devance⁶³ tous nos sages⁶⁴,
Prie et croit, et ressemble à l’étoile des mages⁶⁵,
Qui marchait en avant, et conduisait vers Dieu.

Toujours saintement téméraire⁶⁶,
Elle suit l’homme à son Calvaire⁶⁷,
Se glisse avec l’espoir dans le cachot profond⁶⁸ ;
Toujours ses mains blanches et fines
Touchent les couronnes d’épines⁶⁹,
Et viennent doucement les soulever⁷⁰ du front⁷¹.

Tout fuit dans le malheur⁷² : plus d’un ami volage⁷³,
Pareil à l’arc-en-ciel⁷⁴, ne vient qu’après l’orage⁷⁵.
Quand siffle l’ouragan⁷⁶, le bel oiseau chanteur
Se tait⁷⁷, cherche un abri⁷⁸, vole à sa maison verte ;
Le soleil d’or se cache, et la route est déserte ;
Mais la femme se montre aux jours de la douleur⁷⁹.

Or la femme, être fantastique,
Fidèle⁸⁰, inconstante, angélique,
Tient de Marie et d’Ève, et du démon vainqueur⁸¹ :
Dans sa tête, où la ruse⁸² brille,
Tout le feu de l’enfer pétille⁸³,
Mais c’est le feu du ciel qui brûle dans son cœur.

Là Satan montre un coin⁸⁴ de sa griffe⁸⁵ rebelle,
Mais ici Gabriel montre un bout de son aile⁸⁶ :
Quand la coquette essaie un sourire nouveau,
Un ruban frais⁸⁷, Satan lui conte ses chimères⁸⁸ ;
Mais Gabriel salue encor les jeunes mères :
L’un est près du miroir⁸⁹, l’autre près du berceau.

L’étoile fixe et scintillante⁹⁰,
L’étoile mobile et filante⁹¹,
La plume⁹² qui voltige⁹³ à tous les vents des cieux,
Le colibri⁹⁴ qu’un souffle entraîne,
Et la liane qui s’enchaîne,
Mon Dieu, voilà la femme, au front pur, aux doux yeux !

Mes sœurs, mes sœurs, marchez à l’ombre
De Marie, et guidez les cœurs.
La vie est une forêt sombre
Où se perdent les voyageurs⁹⁵;

Le doute est la route commune :
Dans la nuit jetez des clartés⁹⁶ ;
Que la foi⁹⁷, comme un clair de lune⁹⁸,
Y luise⁹⁹ en rayons argentés.

Les sentiers¹⁰⁰ des vertus s’effacent¹⁰¹,
Sentiers de lis¹⁰², étroits¹⁰³, mais beaux ;
Dans ces ténèbres¹⁰⁴ qui s’amassent,
O mes sœurs, tenez les flambeaux¹⁰⁵ !